La Coucou de Flandre - histoire de sa reconstitution
En parcourant les autres pages de notre site , vous avez pu vu rendre compte que dans
notre région , l'aviculture sportive , menée par de brillantes personnalités , connut une
période d'intense activité il y a un siècle environ. Après la seconde guerre , avec la
reconstruction générale , une nouvelle époque commence , et la plupart des races de poules et de pigeons
vont disparaître les unes après les autres.
Bien entendu quelques-unes subsistent encore , car des aviculteurs sportifs , il en existe
toujours.
C'est ainsi que sera créé le Conservatoire Avicole du Nord en 1986 , par Bernard Dupas.
Celui-ci s'était attaché à la reconstitution de l'Estaires. Il sera rejoint par quelques
éleveurs et juges avicoles régionaux ( voir le 1er bulletin édité pour l'occasion ).
Peu à peu , au sein du Conservatoire se regrouperont des éleveurs qui se remettront à élever
les races avicoles de notre patrimoine.
La reconstitution passe par la Belgique.
En 1989 , peu de temps après mon adhésion au Conservatoire , je contactai Bernard Dupas
pour lui demander quelques informations à propos de la Coucou de Flandre. Il me répondit
très rapidement , en me joignant une correspondance qu'il avait reçue de son homologue
belge , lequel l'informait de l'existence en Belgique d'éleveurs ayant entamé une
reconstitution de cette volaille.
Je lançai alors un appel vers ces éleveurs ; un seul me répondit : il s'agissait de Mme Nadine
Tassef , avicultrice de renom , dont les grandes compétences l'avaient fait reconstituer et
sauvegarder plusieurs races de volailles dont la Coucou de Flandre.
Très aimablement , elle me dirigea vers un éleveur de ses amis qui possédait plusieurs sujets
issus de son travail.
Ci-contre : Zénobie , poule à l'origine des souches Coucou de Flandre , photo de Mme Tassef.
Mon travail de reconstitution.
De retour chez moi avec mon trio de coucous , je leur réservais les meilleures conditions
d'élevage possibles ; leur acclimatation se passa sans aucune difficulté ; les poules
entrèrent en ponte tout à fait normalement. Au printemps suivant , j'entrepris mon
programme de reproduction. C'est là que je commis une grossière faute de débutant.
En effet , et vous l'avez certainement lu ( mais combien le lisent ET le pratiquent ...), il
ne faut jamais mettre en reproduction des sujets dont on ne connait pas exactement les liens
de consanguinité.
Les résultats sont bien souvent catastrophiques , ce qui fut mon cas : j'obtins des sujets
chétifs , présentant de nombreux défauts et très sensibles aux moindres affections. J'avais
perdu ainsi une année précieuse pour mon projet de reconstitution.
Enfin la reconstitution ... et la première exposition !
Dans bien des domaines , il faut souvent autant de patience que d'intelligence , sinon
plus ! Il me fallait donc d'autres sujets , d'un patrimoine génétique proche , mais
suffisamment différent pour permettre des croisements sans risques. Je pensais alors à
rechercher des sujets Coucous de Malines aux caractères atténués , en particulier côté
masse et tarses emplumés. Après quelques recherches ( toujours en Belgique ) , je trouvais
à Ploegsteert un trio correspondant à mon projet.
L'année suivante j'organisais deux parquets distincts de reproducteurs : l'un coq Coucou de
Flandre x poules Coucous de Malines / Flandre et l'autre coq Malines / Flandre avec poules
Coucou de Flandre.
Les poussins obtenus étaient vigoureux et pleins de promesses. Après deux - trois années de
sélection , je fis part de mes premiers résultats à J.C Périquet. Celui-ci m'encouragea à exposer
mes premiers sujets valables ; je tentais alors une première exposition à Achicourt en décembre 1992.
Pour mieux observer l'accueil fait à mes sujets , j'avais pu obtenir un poste d'assistant de juge ,
et j'entends encore le juge chargé de les noter venir vers un de ses collègues et lui demander : " t'aurais
pas le standard de la Coucou des Flandres ? "...