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Catégorie : Documents anciens
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Le Scots Grey , ou coucou d'Ecosse ( 2 )


Auteur : R. ADOLPHI


( 2ème partie )
- Chasse et Pêche du 1er décembre 1889.

" Dernièrement un abonné nous demandait des renseignements concernant la scotch grey ou poule d'Ecosse. La variété est toujours bien représentée aux expositions belges , et Mr M. Nypels , directeur du Jardin Zoologique de Gand , s'en est fait un spécialiste. Nous considérons cette race comme étant l'ancien coucou de Malines, abandonné en belgique depuis l'introduction des races asiatiques, et régénéré en Angleterre et en Ecosse par l'effet des expositions d'aviculture. Nous estimons que cette race nous sera très utile pour ramener au type les coucous modernes lorsqu'ils pâliront ou jaunirons par trop. Voici ce qu'en dit la Revue des sciences naturelles appliquées, d'après la Fancier's Gazette :

" Cette nouvelle variété de volaille se rapproche jusqu'à un certain point des dorkings, dont elle n'a cependant pas le cinquième orteil. Le coq âgé d'un an pèse 3 kilos 5 à 4 kilos ; la poule, de 3 à 4 kilos. le fond du plumage est gris bleuâtre avec taches noires, sans la moindre différence entre le mâle et la femelle.
Les poules donnent une centaine d'oeufs par an, très gros il est vrai, et équivalant à 150 oeufs de la plupart des autres races. Elles se montrent bonnes couveuses et bonnes mères; comme volailles de table, on leur reproche leur petite taille, la faible largeur de leur poitrine et une chair de qualité inférieure à celle des dorkings. Un avantage compense ces quelques points faibles et en fait d'excellentes bêtes de ferme; elles sont beaucoup plus robustes que les dorkings , et peuvent vivre en bonne santé dans des régions à sol humide, où les poules contractent généralement des maladies. Ce sont en outre de très petites mangeuses; elles exigent par exemple des aliments verts, dont l'absence les empêche de grandir et leur fait prendre l'habitude de manger leurs plumes, les fait devenir feather eatings , selon l'expression anglaise.



Ci-dessous : Scotch Greys , gravure de l'Acclimatation Illustrée , 1884
Sujets de Mme HENWIFE ( Hon. Rose Hubbard , Addingston - Winslow Bucks )


Chasse et Pêche du 7 septembre 1890

ACCLIMATATION ET ELEVAGE

La couleur noire chez les poules.

Monsieur le Rédacteur,

Un de mes amis élève depuis de nombreuses années des coucous d'Ecosse ( scotch grey ) ; ses volailles et les produits qu'il en a cédés à d'autres ont eu toujours des succès dans les expositions; il a tout lieu de croire qu'il possède la véritable race. Cependant , chaque année ,parmi ses élèves , il obtient 2 ou 3 poulettes ayant entièrement les formes du coucou d'Ecosse, mais d'un plumage uniformément noir, et jamais de coqs noirs.
Quel serait le motif de cette anomalie ?
Savez-vous si ce fait s'est rencontré chez d'autres éleveurs ? Si oui, ne sauriez-vous m'indiquer un éleveur ayant obtenu des coqs noirs d'un lot de coucous d'Ecosse ?
Si vous ne croyez pas pouvoir me donner par vous-même ces renseignements, je vous prie de consulter à ce sujet vos abonnés.
Agréez , etc.

FABIUS.

RÉPONSE.

- Nous n'avons pas assez d'expérience en coucous d'Ecosse pour répondre d'une manière satisfaisante à votre question. Mais nos abonnés sont très obligeants. Nous en avons eu récemment la preuve à propos de parcs aux huîtres et de culture d'écrevisses.
Peut-être aurons nous aussi la chance de recevoir l'explication de l'anomalie signalée.
Nous supposons que d'après l'usage, la couleur des coucous de votre ami aura été renforcée par une poule noire venue spontanément parmi les autres, comme il en vient encore maintenant, en vertu de l'atavisme.
Chez les races de poules domestiques issues du bankiva , la couleur noire de la poitrine est souvent un attribut du coq ; chez la poule, la partie correspondante est ou jaune, ou brune, ou saumonée ; cette remarque s'applique aux variétés argentées comme aux dorées.
Il existe des races noires d'une autre origine, telles que les langshans, les espagnoles, les races françaises..
Chez celles-ci la couleur noire est mieux fixée sur les poules que sur les coqs. L'éleveur aura rarement à écarter des poules qui , à la suite de croisements anciens ou récents, vont vers l'argenté ou le doré, tandis qu'une grande partie des coqs prennent des plumes coloriées sur les épaules, le dos ou le camail. A dose égale, si nous pouvons nous exprimer ainsi, une poule aura tout au plus un petit collier, ou quelques plumes du camail lisérées de brun ou de gris, tandis que le coq correspondant aura tout le dessus doré ou argenté.
Nous nous occupons, plusieurs amateurs, à améliorer ou plutôt à approprier aux besoins du moment , la poule de Brakel par une infusion de sang de langshans. Nous avons un jeune coq et deux poulettes issus d'un coq langshan et de poules Brakel. Les poulettes ont exactement la forme et la couleur des langshans, le coq est gris. Cependant l'une des poulettes a le petit collier et l'autre des plumes du camail rayés de brun comme il a été dit plus haut. Si l'année prochaine nous mettions avec notre coq argenté des poules de Brakel ( toutes grises à camail blanc ), d'après toutes les probabilités, une partie des poulettes trois quarts sang brakel seraient noires, mais nous ne verrions plus de coq complètement noirs, à moins que de retourner aux langshans de pur sang. Et encore, lorsqu'un coq plus près du sang langshan serait tout noir, si l'on voulait en tirer souche avec des poules noires , les produits seraient noirs sauf la grande majorité des coqs qui auraient des plumes dorées ou argentées sur les épaules.


Chasse et Pêche , 21ème année , n° 42 ( 19 juillet 1903 ) pages 725,726
ACCLIMATATION & ÉLEVAGE
La race coucou d'Ecosse

Nous donnons, d'après Feathered World portraits d'un coq et d'une poule " scotch grey ", ce qui signifie " coucou d' Ecosse. Cette race devenue anglaise provient évidemment de l'ancienne coucou de Flandre, transportée et agrandie en Ecosse. avec ou sans croisement, de même que la coucou de Malines provient de la sus-dite race agrandie et transformée en volaille de table par le croissaient avec la Brahma d'Anvers à crête simple.
L'ancienne coucou de Flandre, race pondeuse dont l'origine, do niênia (pie celle de la plupart des pondeuses à oreillons blancs, remonte probablement à la frissonne, a été négligée au point do devenir introuvable. Les exemplaires très incomplets figurant do temps en temps à nos expositions et à celles du Nord de la Franco sont probablement des cas de retour vers l'ancienne race par un effet d'atavisme.
Les amateurs se demandent parfois si ces spécimens de coucous de Flandre doivent avoir l'oreillon blanc. Certainement, si l'on en juge d'après le portrait idéal des coucous d'Ecosse. Ceux- ci, quoique agrandis au point de ne plus pouvoir être comptés parmi les races pondeuses, ont néanmoins conservé leurs oreillons blancs.
Un coucou à oreillons rouges ou sablés n'est plus qu'un mauvais malines à pattes lisses. Or, il n'y a aucune raison pour que cette race existe, à moins que ce ne soit pour être envoyée en Angleterre comme variété nouvelle d'Orpington. Il ne peut cependant y avoir d'inconvénient à régénérer ce qui reste de l'ancien coucou de Flandre par le coucou d'Ecosse conforme au standard anglais. Le premier gagnerait au point de vue de la taille, de l'oreillon et du plumage.

Le Plymouth Rock est encore un parent des races déjà citées, mais celui-ci est coucou à pattes lisses jaunes et à oreillons rouges. A ce propos, il sera intéressant de connaître la description du plumage coucou telle qu'elle vient d'être proposée par le comité de l'" American Poultry Association " :
" Le plumage coucou du Plymouth Rock ( barred rock color ) est ombré de noir et de gris bleuâtre très pâle. Chaque plume barrée en travers de barres parallèles ; les deux couleurs également divisées, excepté la dernière barre sur le bout de la plume qui doit être noire et à peu près de la moitié aussi large que la précédente. La barre, d'un noir franc ou métallique et absolument sans aucune trace de teinte brune ou pourpre, doit être nettement définie.
Les barres doivent s'étendre en travers de toute la longueur des plumes sur tout le corps de l'oiseau. Le noir doit être d'une teinte telle que lorsque les plumes se trouvent imbriquées elles font l'effet d'être bleuâtres. "


Farm Poultry , le journal américain avec l'éditeur duquel nous avons fait, en compagnie de M. Edw. Brown, une tournée si instructive au pays des coucous, en juin 1897, avait demandé à quelques éleveurs de " barred plymouth rocks " et à des juges quelle était leur opinion au sujet de la modification à la description proposée. Au moment de mettre sous presse le numéro du 15 juin 1903, il était arrivé une dizaine de lettres dont nous allons résumer le sens.
M. E. Wright trouve cette rédaction tout à fait mauvaise, parce qu'en réalité il n'y a pas de noir dans le plumage de la plymouth rock moderne, comme il y en a dans le plumage du hambourg papilloté.
M. Gardner regarde la nouvelle description comme une amélioration de la précédente. Il n'a jamais vu du bleu dans le plumage. La perfection consiste à arriver le plus près possible du noir et blanc.
M. H. A. Nourse trouve qu' " ombré noir " n'est pi" correct. Il préfère la désignation de " noir bleuâtre " pour la barre foncée ; la description de la barre pâle et de la disposition des deux barres sur la plume lui semble correcte.
M. F. B. Zimmer approuve , sauf les mots " ombré de noir ", qu'il remplacerait par " noir sale, sans lustre ".
Il n'admettrait qu'une seule teinte comme absolument correcte ; il peut en être toléré plusieurs, mais une seule peut être positivement parfaite.
M. Newton Cosh approuve sans réserve. M. G. Ohafen aussi. L'oiseau doit être barré jusque sur la peau. Les barres doivent être disposées de façon à ce que les foncées soient juxtaposées sur les foncées et les pâles sur les pâles, ce qui produit un barrage clairement défini sur tout le plumage.
M. A. Winslow trouve que le mot noir ne devrait pas être employé. La barre noire alterne ordinairement avec un barrage clair défectueux.
M. W. Cyphers trouve la nouvelle rédaction parfaite.
M. J. W. Randal voudrait voir attacher plus d'importance à la forme typique qu'à la couleur des plumes. L'on ne devrait pas se préoccuper du standard et plutôt consulter les juges afin d'éviter que le gagnant du 1er prix ait une teinte et le 2e une autre.
M. W. R. Graham trouve qu'il n'est pas nettement exprimé si l'oiseau doit être finement ou largement barré. Faut-il quatre ou neuf barres sur chaque plume? Il est plus facile de produire des barres espacées. Chez les coqs , les couleurs ne sont pas également réparties, les barres pâles dominent. La description telle qu'elle vient d'être rédigée ne donne qu'une idée très imparfaite de ce qui est exigé, mais elle est meilleure que celle de l'ancien standard.
M. A. F. Bennett ne trouve rien à critiquer.

L. Vander Snickt.



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