Il y a 100 ans , un moine , le frère Grégor MENDEL ,
découvrait les lois de l'hérédité ...
La génétique, science de l'hérédité, a plus d'un siècle.
C'est en 1864, en effet, que Mendel formula, le premier,
les lois qui régissent la transmission des caractères
héréditaires. Travaillant sur ces bases, les généticiens
sont parvenus au coeur du mystère ; ils ont même réussi à
fabriquer en éprouvette la molécule d'hérédité. l' A. D. N.
Pourtant, la génétique nous réserve peut-être encore des
surprises : il semblerait qu'il existe un second système
héréditaire, non Mendélien, encore pratiquement inconnu.
Mais, déjà , un SIECLE de génétique mendélienne a ouvert
des perspectives aussi fascinantes que les essais d'atteindre
la Lune. Le sujet en lui-même étant très vaste, nous nous bornerons
à citer ce qui intéresse le petit éleveur. QUI EST MENDEL?
Il y a un siècle, un moine autrichien , Grégor MENDEL,
découvrait les lois de l'hérédité.Ce faisant, il élucidait
un mystère qui avait tourmenté les hommes depuis la plus
haute antiquité : comment se faisait-il que les descendants
puissent simultanément ressembler à leurs ascendants et en
être différents ?
Les trois lois formulées par MENDEL au terme de huit années
d'expérimentation sur les petits pois, introduisaient un
ordre dans ce qui avait jusqu'alors paru régi par le hasard.
Méconnues jusqu'en 1900, elles devinrent à cette date le
fondement d'une science nouvelle. la GENETIQUE. Depuis, des
générations de savants ont travaillé sur les bases fournies
par le frère Grégor ; mais, lui, mourut ignoré, dans son couvent
de Brünn, sans être parvenu à se faire reconnaître par le monde
scientifique de son époque. UN LABORATOIRE DANS UN JARDIN
Rien, ne semblait prédisposer MENDEL. fils d'un paysan de
Moravie, à passer à la postérité. Il n'avait pas le moindre
diplôme, et il était dépourvu d'ambition. Après avoir vainement
essayé de passer un examen pour enseigner l'histoire naturelle,
démuni de tout moyen de subsistance, il trouva refuge au couvent
des Augustins, à Brünn, où il devint le frère Grégor. Il tenait
de son père le goût de la culture des fleurs et des légumes.
Compréhensif, son supérieur lui confia le jardin et lui procura
un microscope.
Nous possédons très peu d'informations bibliographiques sur Grégor
MENDEL. Nul ne sait comment il lui vint l'idée de croiser
systématiquement des plantes et d'en étudier les résultats. Nous
ne pouvons qu'admirer la rigueur toute scientifique de sa méthode
; c'est elle qui lui permit de découvrir des LOIS là où les plus
grands esprits des siècles passés n'avaient vu que des caprices
du destin. Le génie de MENDEL. c'est d'avoir croisé des espèces
ne différant entre elles que par un seul caractère - pois à graine
lisse et pois à graine ridée, pois à fleurs blanches et pois à
fleurs rouges - si bien que le mécanisme de la transmission,
habituellement masqué par la multiplicité des facteurs, lui
apparut dans toute sa pureté. C'est également d'avoir travaillé
sur le plus grand nombre possible de plantes, des dizaines de
milliers, et d'avoir spontanément utilisé la statistique. Ainsi
parvint-il à découvrir des proportions constantes dans les produits
de ses divers croisements.
Consciencieux, il poursuivit ses expériences pendant huit ans.
Pour chaque plante, il tenait un cahier de culture dans lequel il
consignait les chiffres bruts et les proportions des divers produits
obtenus à chaque génération. En 1864, sur les conseils de son supérieur,
il rédige les lois qui lui paraissent se dégager de ses travaux et il
les adresse, avec les cahiers de culture, au botaniste Naegeli.
Celui-ci, qui croyait à une hérédité réglée par la fatalité, déclare
qu'il s'agit de conclusions hâtives, et renvoie le tout au frère Grégor
avec un petit mot de félicitation pour l'effort fourni.
En 1865, MENDEL fait une nouvelle tentative pour communiquer ses
découvertes : il en fait l'exposé aux membres de la Société des Amis de
la nature de Brünn. MENDEL était-il mauvais orateur ? Toujours est-il
qu'il n'obtint qu'une attention polie et que des auditeurs se hâtèrent
vers la sortie dès qu'il eut fini de parler... DES GRANDES LOIS GRACE A DES PETITS POIS
1) MENDEL commença par croiser des pois à fleurs blanches
avec des pois à fleurs rouges. Des résultats obtenus aux générations
successives, il déduit ses deux premières lois : - la loi de ségrégation : « Les caractères unis dans l'organisme se
disjoignent dans les éléments reproducteurs, et les types d'avant le croisement
réapparaissent purs dans la descendance ». - la loi de pureté des caractères : « Les caractères héréditaires se
comportent comme des unités stables qui persévèrent dans leur intégrité à
travers les générations successives ».
2) Cherchant à vérifier ses lois dans un cas différent, Mendel croise des pois
à graine lisse et des pois à graine ridée. DECEPTION : LA PREMIERE GENERATION
EST ENTIEREMENT A GRAINE LISSE.
Heureusement, les pois à graine ridée réapparaissent dans la proportion d'un
quart, à la seconde génération. Le caractère « RIDE » n'avait donc pas disparu ;
il était seulement masqué.
MENDEL en déduit les notions de « CARACTERE DOMINANT » et de « CARACTERE RECESSIF»,
et la loi de dominance : « SI DEUX CARACTERES OPPOSES SE TROUVENT EN PRESENCE
DANS L'ORGANISME , L'UN DES DEUX ECLIPSE TOTALEMENT L'AUTRE ET SON INFLUENCE EST
SEULE A S'EXTERIORISER ». Ainsi s'explique le fait que certains caractères
puissent sauter une ou plusieurs générations. C'est selon ce même schéma que
se transmet la couleur, certaines couleurs dominant l'autre.
Déçu et doutant de lui, MENDEL abandonne peu après ses travaux.
A la mort de son supérieur, il lui succède et s'éteint à son tour le 6 janvier 1884.