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Chasse et Pêche, n° 47 du 21 aôut 1887
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La poule de Brakel
Hebdomadaire Chasse & Pêche , n° 47 du 21 aôut 1887
" La poule de Brakel est ainsi nommée sur les marchés d'Audenarde, Sottegem, Grammont, Renaix, etc. ,
parce qu'elle a la réputation d'être originaire des communes de Nederbrakel et d'Opbrakel situées
au centre de ces petites villes. Cette poule est partout réputée dans le pays et dans
le Nord de la France comme la meilleure pondeuse de beaux gros oeufs blancs q ue l'on connaisse et
les Gantois surtout savent apprécier la race sous forme de poulet de grain précoces.
La série des expositions d'aviculture commencant déjà le mois prochain va naturellement attirer
l'attention sur deux des principales variétés de poules de notre pays.
L'une est le coucou de Malines, la poule de table plus connue sous le nom de poulet de Bruxelles
et l autre, la poule de Brakel, la pondeuse, dont tous les points sont loin d'être définitivement
fixés. C'est là une petite besogne incombant à la Société Belge d'Aviculture.
La poule de Brakel est au moins aussi belle que la plupart des poules d'exposition. La taille est a
u-dessus de la moyenne des poules de ferme ordinaires; la forme est élégante, la poitrine fortement
développée, le dos long et large, le corps prés de terre, la queue bien développée.>BR>
Le bec est bleu, l'oeil tout noir, la crète, les joues et les barbillons rouge vif, les oreillons
blancs, souvent teintés de bleu, le camail tout blanc, sans taches, tranchant sur le restant du
corps qui, vu à distance , est tout gris, jusque sous le bec.
Chaque plume de la poitrine, des cuisses, du ventre et des ailes est blanche avec deux ou trois
raies noires grisâtres, les grandes couvertures des ailes ne sont pas rayées en travers mais
portent de petits points noirs, les couvertures de la queue et les grandes plumes caudales portent
plusieurs raies transversales, et ces derniéres sont presque noires, les pattes sont bleues. La
crête est simple, assez grande, retombant de côté devant un oeil. Les barbillons plus allongés que
ronds. Jusqu'ici nous serons tous d'accord; mais comment les épaules, le dos et la croupe doivent
-ils être marqués ? Les amateurs de poules de la Campine à crêtes simples ou Hambourg crayonnées
ne manqueront pas de dire que les épaules, le dos et la croupe doivent être marqués de bandes
transversales comme la poitrine. Mais nous n'avons jamais trouvé les poules de Brakel marquées
si régulièrement. Elles ont le plus souvent sur le dos des plumes grises marquées dans le milieu
de taches noires d'un três bel effet, gebtoemd disent nos paysans, c'est-à-dire marquées de
petites fleurs. Dans son bel ouvrage Hand en Standaart boek à l'article Pet
( Poule de la Campine ou Hambourg crayonnée ), M. R.-T. Maitland s'exprime ainsi :
"( N. B. - La Campine (depellen ) à crête simple( Boerenpellell, Campines des paysans)
sont généralement moins régulièrement marquées que celles à crêtes doubles parce que les amateurs
en font moins de cas. Voilà donc un premier point à fixer par la Société belge d'Aviculture.
Le deuxième point sera la couleur du coq. Voulant donner un coq d'après nature, nous sommes
allés à Grammont chez M. V. Vander Snickt dessiner celui que nous publions aujourd'hui.
Ce coq a la poitrine rayée comme ses poules, le camail, les épaules, le dos et les lancettes blanc
pur, assez de noir, peut-ètre trop de noir sur les ailes, la queue noire, les grandes faucilles
bordées de blanc. Quand les coqs de Brakel ont encore le plumage de la première année, ils ont
exactement celui des poulettes; la deuxième année le dos devient blanc, quelque fois la poitrine
aussi. Nous avons remarqué qu'avec des coqs à poitrine blanche on obtient difficilement ou pas
du tout des poules rayées jusqu'au menton. Espérons que nous parviendrons à nous entendre sur
la couleur des coqs à primer aux expositions. Cette poule est encore fort répandue sous le nom de
Campine à crête simple dans le nord-est de la Belgique, dans les fermes d'au-delà de Malines vers
Diest,Hasselt, Turnhout. Elle y est d'une taille plus petite et a les pattes moins bleues, plus
grises. A Tournai elle est connue sous le nom de poule d'Orchies, sa taille dépasse souvent celle
de sa parente de Brakel, et elle est d'une grande précocité. Elle est aussi très répandue et très
estimée dans tout le Nord de la France. Elle est presqu'exclusivement employée à l'élève des
canetons. En Frise (Hollande), on connaît sous le nom de Poule frisonne, une variété plus petite,
pas plus grande que la Campine ou Hambourg crayonnée, et qui a également la réputation d'ètre
excellente pondeuse. Elle a les pattes bleues, le haut de la poitrine et le dessous du ventre blancs;
le coq est tout blanc avec la queue noire dont les faucilles sont marquées de blanc.
Si les amateurs ne s'en mêlent pas, la poule de Brakel n'existera bient6t plus qu'à l'état de
légende. Tant que les fermiers ne gardaient cette poule que pour en porter les gros et nombreux
oeufs blancs aux marchés, la pureté de la race ne courait aucun danger; mais depuis quelque temps
ils trouvent leur profit à élever des poulets pour le marché, et à les avoir le plus gros et le plus
précoces possible. Il en résuilte quc depuis trois ou quatre ans. tous les fermiers croisent leurs
poules de Brakel avec des coqs de cochinchine exactement comme ceux des environs de Malines, l'ont
fait avec leurs anciens coucous. Le rÔle des amateurs d'expositions est donc tout tracé:
l'ancienne race se conservera dans toute sa pureté dans quelques grandes fermes, mais pour les
amateurs et lcs petits fermiers, ils auront à l'améliorer dans le sens de la taille, de la
rusticité et de la précocité des poussins. Ils y parviendront mieux en introduisant dans la race
du sang de Langshan, de Brahma ou de cochinchine judicieusement choisi, qu'en laissant le
croisement se produire au hasard."
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