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Coq Coucou de Malines , 1er prix Bruxelles 1891 à Mr Ysebrand , de Lendonck
( dessin de Louis Vander Snickt )
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Cette phrase, un peu longue, est, nous l'espérons, assez claire pour faire comprendre la position actuelle de l'aviculture ainsi
que la direction que nous souhaitons lui voir prendre. Si, en critiquant des classes de coucous de Malines à une exposition ,
il nous est arrivé, en voulant préciser, de citer les noms de MM. Monseu, Joffroy, Breydel, Sas, Moris, ces messieurs sont priés
de croire que nous voyons ces classes de si haut qu'il ne peut même nous venir à l'esprit de critiquer dans un sens pouvant nuire
en quoi que ce soit à un juge, un éleveur, un exposant, un vendeur ou à la valeur et la réputation de pureté de leurs volailles.
Une question reste ouverte entre M. Monseu et nous. M. Monseu affirme que le plumage coucou correct, tel que les fanciers,
les amateurs d'expositions sont parvenus à l'obtenir sur le Plymouth rock en Amérique, le Scotch Grey, en Angleterre, peut et doit
s'obtenir tout aussi bien sur le coucou de Malines d'exposition en Belgique par simple sélection. Nous n'y contredisons pas;
- en effet, puisque ce plumage correct a été obtenu au moins sur une des deux variétés étrangères, il est logique de s'attendre
au même effet chez nous et , en réalité, M. Monseu l'a obtenu si bien , que nous avions pris pour des croisements de coucous
d'Ecosse ses coucous de Malines de pur sang sélectionnés au point de vue du plumage. Nous pensons être tout aussi logique en
conseillant, dans un but d'améliorer le plumage, un croisement de coucou d'Ecosse. Nous gagnons ainsi toutes les années passées
par la fancy au perfectionnement de ce plumage. D'ailleurs, l'introduction dans nos coucous de Malines d'un huitième de sang
scotch grey n'est pas un croisement : nous ne voyons dans cet oiseau que notre ancien coucou de Malines d'avant 1850, transporté
il y a quelques siècles en Ecosse par nos ouvriers belges en même temps que d'autres de nos races : tels nos serins, nos pigeons
boulants , nos chevaux. Notre ancien coucou de Malines nous revient maintenant , perfectionné sous le climat d'Ecosse, au point
de vue du plumage ; mais précisément parce qu'il n'a été sélectionné que sous ce seul point de vue là , lorsqu'il revient dans son
ancienne patrie, il y est qualifié de " trop peu rustique pour notre climat ".
Mais aussitôt qu'il y a renouvellement de sang , la rusticité revient et le plumage peut rester. Ajoutons encore que le sang de
scotch grey est déjà dans certaines familles de nos coucous de Malines. Si notre mémoire nous est fidèle c'est , pensons-nous ,
Borgerhout , il y a quatre ou cinq ans , que le juge a refusé de primer des coquelets et des poulettes coucous de Malines parce
qu'ils étaient trop élancés et avaient les barres nettes et rapprochées , caractéristiques du coucou d'Ecosse. Les anciens
amateurs aviculteurs n'ont été et ne sont encore pour rien , que nous sachions, dans le développement du coucou de Malines.
Plus récemment , grâce aux expositions, les beaux exemplaires ont été répandus sur des parties du pays où l'élevage du poulet à
engraisser n'existait pas encore; ils lui ont donné la vogue à l'étranger; mais nous voulons dire que les amateurs ne sont pas
encore parvenus à produire eux-mêmes des sujets supérieurs, même égaux à ceux des paysans. Cela provient de ce que les amateurs
sélectionnent dans le sens de la fantaisie, " de la plume" comme on dit en Angleterre , tandis que les paysans ne connaissent que
les qualités réellement pratiques. Il y a des années qu'en Angleterre, M. Tegetmeyer , rédacteur au Field ,appuyé par de grands
marchands de volailles , mène une campagne en faveur des volailles de table contre les races sélectionnées à outrance. Des hommes
tels que Sir Walter, Gilbey , P. Percival , Rothschild, et d'autres, ont fait de grands sacrifices pour réussir enfin à organiser
des expositions pratiques. Il y a longtemps que nous les avions devancés et réussi. La race coucou de Malines est un produit de
croisement, c'est à cette circonstance qu'elle doit ses bonnes qualités pratiques. Si elle était sélectionnée pendant quelques
générations par des gens dont la seule préoccupation est de gagner des prix aux expositions, de vendre leurs œufs à deux ou trois
francs pièce et leurs poulets à des prix dix et vingt fois au-dessus de leur valeur réelle, elle ne tarderait pas à tomber au
niveau des races espagnole, cochinchinoise, de combat anglaise et autres bouches inutiles. Nous ne cherchons pas à dénigrer un
bel animal de luxe, pas plus qu'une fleur, une dentelle, un tableau ; nous ne parlons pas ici au nom des amateurs dont les moyens
leur permettent d' élever des poules de luxe en parquets , mais au nom des agriculteurs chargés de réaliser les richesses de la
terre , pour nourrir leur famille et porter le superflu à leur propriétaire. Le coucou de Malines actuel provient du croisement
relativement récent de l'ancienne poule Coucou à pattes lisses, délicieuse entre toutes pour la table, et de l'ancien brahma
herminé à crête simple, plus volumineux et plus rustique.
Brahmas herminés , gravure Chasse et Pêche 1893
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Ce sont les deux races dominantes ; mais sur dix exemplaires ,il n'y en a pas un dans lequel on ne retrouve des traces chez leurs
frères et soeurs, des cinquante races de poules composant la collection d' un amateur qui se respecte. Le Coucou de Malines du
type arrêté par la Société nationale, d'accord avec les éleveurs, les engraisseurs, les marchands , les consommateurs et tous ceux
qui s'y intéressent, est le type le meilleur et tout le monde s'est mis à reproduire rien que ce type. Mais voilà que déjà les
aviculteurs amateurs et les aviculteurs paysans ne sont plus d'accord. Ces derniers prétendent que la race pure des coucous
s'use; ils commencent déjà à préférer les poulettes à camail plus clair ,trahissant le croIsement de braekel ; aux vrais coucous,
ils préfèrent les coqs blancs, c'est-à-dire ceux qui, par atavisme, sont retournés au brahma herminé ; les engraisseurs payent
déjà un et deux francs plus cher la couple de poulets ( tête de dindon ou crête triple et les coquelets américains ou à épaulettes
dorées , que les coucous ordinaires. Or messieurs retenez bien ceci : Le fait de voir payer un franc plus cher , par de pauvres
gens obligés d'en vivre , des milliers de poulets s' écartant du type , est infiniment plus important que de voir réclamer à une
exposition trente francs plus cher par un amateur italien un seul coq de M. Monseu ou de M. Breydel , parce qu' un de nos
meilleurs juges lui aura accordé la première prime. Est-ce à dire que nous méprisions le type officiel ? Loin de là.
Nous avons dit que le coucou de Malines doit ses excellentes qualités au croisement ; il y a des années que nous indiquons le
moyen de croiser continuellement, et de toujours garder le même type tout en l'agrandissant .Depuis des années , nous demandons
la création de classes de coucous de l'ancien type et de classes de brahmas de l'ancien type. Elevons ces deux races au rang
de volailles d'exposition ; encourageons les amateurs à exercer sur elles leurs talents sportifs; exigeons d'eux qu' ils nous
façonnent une race pure coucou de taille moyenne, d'une blancheur de chair et de pattes éclatante , réunissant le plus de chair
en le moins de volume possible, et d'un plumage coucou irréprochable. Exigeons d'un autre côté une race pure de brahmas ou de
cochins ( le nom n'a pas d'importance, nous pourrions même en adopter un nouveau ). Cette volaille géante devrait être la
contre-partie de l'ancienne coucou : taille colossale, ossature énorme, pattes grosses et emplumées, plumage …
Ah ! le plumage, la couleur du plumage! parlons en. C'est la nécessité de nous mettre d'accord sur ce point qui nous a engagé
à écrire, à mettre une fois de plus les pieds dans le plat comme nous nous le disons quand nos lettres sont " personnelles".
La couleur du plumage doit être celle qui convient le mieux pour conserver la couleur coucou aux produits du croisement avec
l'ancien coucou de Malines. Quelle est cette couleur ? Les premiers brahmas arrivés à Anvers et à Paris, étaient blancs plus
ou moins herminés .Ils donnaient parfois des produits tout blancs. Cependant nous ne pourrions admettre le blanc , même à queue
et vol noirs qu'à la condition que le fond du plumage, le duvet fût gris le plus foncé possible. Le plumage herminé , genre
Lakenfeld ou de Jérusalem ,est venu d'Amérique , plus tard , avec les crêtes triples. D'ailleurs, nous n'avons pas à nous rendre
trois fois par un au Dairy Show, au Crystal Palace et à Birmingham pour y étudier les plumages des volailles destinées à améliorer
nos races indigènes, à ramener les meilleurs sujets, à les élever de conserve avec les Anglais. Quand cinq ans après nous en
exposerions les meilleurs produits en Angleterre, ils ne recevraient plus même une mention très honorable ( V. H. C. ) , la mode
aurait changé, la fancy aurait découvert de nouveaux points de beauté. Et maIntenant les gentlemen qui ont à coeur la prospérité
de l'aviculture pratique en Angleterre ne se gênent plus pour dire qu'un quart de siècle d'élevage exclusivement " pour la plume"
a enlevé toute valeur pratique aux plus belles races, autrefois les plus prolifiques ; ils ont cru devoir réagir et nous imiter
en fondant à leur tour des expositions et des concours pratiques. Quand nous aurons nos deux races types utiles à
l'amélioration de la race actuelle du coucou de Malines ou poulet de Bruxelles, et que de leur croisement raisonné il sera sorti
un coucou tout neuf, supérieur à celui qui s'est formé à la campagne par des croisements dûs au hasard , et plus rustique que le
coucou au plumage correct sélectionné pendant de longues années entre sujets consanguins, les aviculteurs amateurs auront la
satisfaction de penser que leur art aura servi à la production d'un animal domestique utile en pratique.
Le jour où les éleveurs de la campagne reconnaîtront la supériorité des reproducteurs types du coucou de Malines confectionné
logiquement à leur intention par les aviculteurs amateurs ,ceux-ci pourront se vanter d'avoir rendu un grand service à la nation.
L. VANDER SNICKT.
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