Nous l'avons vu, la théorie du célèbre moine autrichien, confirmée par des
milliers d'expériences, est le plus sûr guide dans la création, comme dans la
fixation d'une race. Ces expériences ont démontré deux principes de la plus
haute importance pour l'obtenteur de races nouvelles, ainsi que pour le
sélectionneur de races acquises :
1) L’INDEPENDANCE DES CARACTERES ENTRE EUX.
2) LA PREDOMINANCE APPARENTE DE CERTAINS CARACTERES PAR RAPPORT AU CARACTERE
OPPOSE.
Ainsi, si nous croisons des plantes ou des animaux offrant des caractères opposés
, le résultat sera que les individus issus de ce croisement, c'est-à-dire de
cette première génération, présenteront tous, et uniquement, le caractère d'un
seul des parents.
Le caractère qui apparaît seul , et chez tous, reçoit le nom de « DOMINANT».
L'autre, qui semble ne pas s'hériter, mais qui reste caché, Mendel le nomme
« RECESSIF».
Cette première génération fait donc apparaître nettement la première loi de
MENDEL, ou la LOI DE LA DOMINANCE.
Mais si l'on croise entre eux ces hybrides qui offrent tous le même caractère
d'un seul des parents, au lieu de donner, comme on pourrait le croire, des
produits identiques à eux-mêmes, puisqu'ils semblent identiques entre eux, ils
donnent naissance à des descendants présentant, les uns le caractère de l'un des
grands-parents, les autres le caractère de l'autre, c'est-à-dire présentant. les
uns le CARACTERE DOMINANT, les autres le CARACTERE RECESSIF, que l'on croyait
disparu, mais qui n'était que caché, latent. et cela dans la proportion de 9
dominants pour 1 récessif.
LE CARACTERE RECESSIF N'AVAIT DONC PAS ETE DETRUIT COMME ON POUVAIT LE PENSER en
F1 (première génération), mais il existait. comme nous venons de le voir, LATENT,
CACHE « RECESSIF» et sa disparition N'ETAIT DONC QU'APPARENTE.
La seconde loi de Mendel , celle de la DISJONCTION DES CARACTERES EST DONC ETABLIE.
Dessin N° 1.
La loi de la dominance et de la disjonction des caractères, ici, chez le pigeon
« BOUVREUIL».
En « P », accouplement initial, nous accouplons deux « Bouvreuils» le mâle de
teinte rouge (ailes noires) et la femelle de teinte jaune (ailes noires).
Comme nous venons de l'étudier, nous obtenons en « F 1 » (première génération)
des sujets qui présentent tous le caractère du père « ROUGE ».
Le caractère « rouge » est donc dominant sur le caractère «jaune » qui semble
donc ne pas s'hériter, mais il reste caché, latent. « RECESSIF».
Le SCHEMA 1 nous montre ensuite l'accouplement des produits de la première
génération.
Ces deux reproducteurs ont donc acquis le caractère « rouge » du père et ils
portent cachés en eux le caractère « jaune » de la mère. Les jeunes qui vont
naître de cette union (2ème génération) seront rouges à raison de 75% et 25%
retrouveront la couleur jaune de la « GRAND-MERE ».
Les lois de Mendel ont prouvé que dans les 75% de rouges, 25% reçoivent le
caractère « ROUGE DOMINANT », alors que les autres 50% sont à nouveau des sujets
au caractère « ROUGE IMPUR», c'est-à-dire qu'ils portent à nouveau en eux le
« CARACTERE RECESSIF JAUNE ».
Les 25% de « JAUNES » issus en 2" génération sont égalements « PURS ».
Si nous accouplons donc entre eux ces « JAUNES » ils ne nous donneront que des
« JAUNES ».
Dans le SCHEMA 1, nous avons représenté le père par (RR) et la mère par (j j).
En première génération nous voyons nettement que les sujets issus de cet
accouplement ont reçu chacun un caractère du père et un caractère de la mère (Rj)
et (Rj).
Un sujet qui reçoit au moins deux caractères différents dont l'un est apporté
par le père et l'autre par la mère s'appelle un sujet « HETEROZYGOTE ».
En deuxième génération, nous voyons qu'il y a quatre combinaisons possibles
(R. R.), (R. j.), (j. R.) et (j. j.).
Si nous voulons consulter le SCHEMA 1, nous voyons que les ( R. R.) ont hérité
entièrement du père et les (j. j.) entièrement de la mère. Ce sont donc des
individus composés d'un patrimoine héréditaire homogène, des sujets « PURS » OU
« HOMOZYGOTES », par contre les (R. j.) et les (j. R.) sont à nouveau des sujets
« HETEROZYGOTES » ou impurs.